Le dérèglement climatique est l’un des principaux enjeux du 21ème siècle. Alors que le numérique est un formidable outil de progrès, il n’est malheureusement pas exempt d’impact sur le climat et l’environnement. Comment remettre l’écologie et le respect de l’environnement au cœur du système de valeurs de votre organisation tout en continuant à contribuer aux ambitions collectives fixées ?

 

Comprendre la situation :  

  • Aujourd’hui, le secteur du numérique représente 4,2 % de la consommation d’énergie mondiale, soit 3,8 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) (source : GreenIT).  
  • Selon le think tank The Shift Project :
     
    • Avec une augmentation de la consommation en énergie de 9 % par an, le numérique constitue un enjeu environnemental majeur.
    • En 2025, les émissions de GES du numérique pourraient être équivalentes aux émissions actuelles des voitures !

Il est donc primordial pour les entreprises de mettre en place une politique numérique responsable afin de réduire leur empreinte carbone et s’inscrire dans une démarche responsable.

 

Comment initier une politique numérique responsable ?

Qu’est-ce que l’analyse du cycle de vie ?

Pour mettre en place une démarche numérique durable et ambitieuse, il est nécessaire de réaliser l’analyse du cycle de vie (ACV) des outils informatiques. L’ACV d’un bien ou d’un service reprend l’ensemble des étapes de fabrication / formalisation telles que l’extraction des matières premières, la fabrication et l’assemblage des composants, la distribution, l’utilisation et la gestion de la fin de vie, dans le but d’évaluer les impacts environnementaux respectifs. Plusieurs critères d’évaluation peuvent être définis, par exemple la consommation d’énergie, la consommation d’eau ou encore les émissions de GES.

Quelles stratégies définir à partir de l’ACV ?

A partir de cette analyse, une vue détaillée des étapes de vie d’un produit avec les impacts liés sera réalisée. Il sera alors possible d’en déduire les meilleures stratégies à mettre en œuvre. Les solutions identifiées sont adaptées à chaque organisation. A partir de ce constat, des stratégies Green IT pertinentes émergent pour les entreprises. Plusieurs bonnes pratiques peuvent être facilement mises en place par toute organisation. Et au-delà de cet audit green IT, l’objectif de cette démarche aura un triple impact :

  • Diminution de l’empreinte carbone de l’entreprise
  • Amélioration de la performance des systèmes d’information et,
  • Réduction des coûts financiers nécessaires à la gestion du système d’information.

 

Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en place au sein de votre entreprise ?

1/ Mettre en place une politique d’achat informatique responsable 

Une politique d’achat raisonnée consiste à réduire la consommation de matériels informatiques. Pour cela, on peut allonger la durée de vie du matériel informatique. L’allongement de la durée de vie dépendra de l’impact environnemental du matériel défini durant l’analyse du cycle de vie.

  • Pour un smartphone, l’ACV de l’Iphone nous montre que 80 % des émissions de GES résultent de la phase de fabrication : extraction des matières premières et fabrication du produit. En pratique, une des actions est d’allonger la durée de vie des smartphones au sein de l’entreprise. Ainsi l’augmentation de la durée de vie de 2,5 ans à 3,5 ans au sein des entreprises pourraient réduire les émissions de GES des smartphones de 26 %.
  • Pour un ordinateur, l’allongement de la durée de vie de 3 ans à 5 ans permettrait une réduction de 37 % des émissions de GES.

Source : The Shift Project

 

2/ Optimiser l’utilisation des serveurs

Pour un centre de donnée sur le territoire français, l’ACV montre que 66 % des émissions de GES sont émises lors de la phase d’usage (source : GreenIT). Ainsi, l’amélioration de l’efficacité énergétique des serveurs peut s’avérer extrêmement performant pour réduire son empreinte carbone. Dans un centre de données, environ 40% de la consommation énergétique est due au système de refroidissement. En se focalisant sur ce paramètre de température, il existe actuellement plusieurs solutions qui peuvent être mises en place au niveau des salles de serveurs :

  • Augmenter la température de fonctionnement à plus de 24°C permet de réduire la consommation du système de refroidissement et limite les émissions de gaz à effet de serre.
  • Organiser des baies en allées chaudes et froides permet d’optimiser l’évacuation de la chaleur produite par les serveurs.

Ces actions permettront de réduire la consommation d’énergie des serveurs ainsi que leur coût financier.

 

3/Organiser la fin de vie du matériel informatique

Quels sont les impacts des déchets électroniques ?

L’impact des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) ou « D3E » est de plus en plus décrié par des ONGs et les médias. Ils ont un impact sur l’atmosphère, les sols et l’eau via le rejet de métaux lourds ou des substances chimiques ; toutefois il demeure difficile de chiffrer concrètement leur impact négatif sur l’environnement. Les D3E sont aussi souvent exportés dans les pays en voie de développement au lieu d’être correctement recyclés dans leur pays d’origine. Ainsi, mettre en place une gestion transparente des DEEE fait partie des axes importants d’une politique numérique responsable. En priorité cette gestion doit intégrer la méthode 3R : Réduire, Réutiliser et finalement Recycler.

Comment mettre en pratique la méthode des « 3 R » ?

  • La réduction fait partie de l’optimisation des achats, première bonne pratique évoquée ci-dessus.
  • Pour améliorer la réutilisation, il faut favoriser la réparation et la remise en état du matériel pour réemploi au lieu de systématiquement jeter le matériel défectueux. Cette pratique pourra faire intervenir une entreprise de l'économie sociale et solidaire au sein de cette chaîne de valeur.
  • Si l’appareil doit être jeté alors il faut le recycler en s’assurant du professionnalisme des prestataires. Il est important de vérifier les pratiques du prestataire et de demander des garanties.

4/ Optimiser l’usage de l’impression

Même si l’impact environnemental de l’impression est plus faible que les points cités précédemment, il est facile de mettre en place des pratiques qui réduisent l’impact carbone de l’impression :

  • Mutualisation des imprimantes
  • Mise en place de manière standard des impressions en recto verso, noir et blanc avec des polices peu consommatrices d’encre

En parallèle, ces actions réduiront le coût financier de l’impression en réduisant la consommation d’encre et de papier. Visibles des employés, ces actions permettront aussi de démarrer un processus de sensibilisation aux bonnes pratiques.

5/ Sensibiliser les équipes aux bons usages du numérique

L’un des points clés d’une démarche numérique responsable est la sensibilisation des collaborateurs afin de faire évoluer les habitudes. L’objectif est de les impliquer sur les différents aspects et générer des pratiques vertueuses. Quelles actions peuvent être mises en place par les salariés ?

  • Mettre en veille les postes de travail la nuit et les éteindre le week-end,
  • Bien utiliser un dossier partagé pour les échanges de fichier volumineux
  • Réaliser une compression systématique des documents envoyés par email.

Cette liste non exhaustive doit être aussi accompagnée d’atelier de formation afin que chacun soit responsabilisé sur ces enjeux.

Nous avons énuméré un certain nombre d’actions que l’on peut facilement mettre en place au niveau d’une entreprise afin de réduire l’impact environnemental de son système d’information. De telles pratiques constituent un point de départ. Néanmoins, pour être efficace, une politique Green IT doit porter sur l’ensemble des processus, des fonctions supports aux besoins métiers, et intégrer la DSI.

 

RSM peut vous accompagner :

  • pour effectuer un état des lieux de votre SI en matière de numérique responsable,
  • dans la mise en place d’une gouvernance dédiée ou dans la constitution de stratégies pertinentes en matière de numérique responsable

Nous réalisons également des missions en matière d’aide à la gestion des infrastructures via la mise en place d’une politique d’achat raisonnée et responsable, et de formation via la sensibilisation des métiers aux enjeux Green IT. Nous effectuons aussi des analyses d’écosystèmes informatiques combinés intégrant les enjeux de sécurité et le Green IT.