Faut-il s'inspirer des start-up ?

Croissance numérique, faut-il s’inspirer des startups ?

La transformation digitale est la martingale du moment. Cette dernière peut se définir par trois acceptions différentes.

La martingale est tout d’abord une technique permettant d'augmenter les chances de gain dans les jeux de hasard. Dans ce sens, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, s’accordent sur l’enjeu du digital. L’objectif affiché est de repenser son business model, le rendre apte à favoriser l’innovation et la capacité d’adaptation, idéalement grâce à une organisation ou un outil magique.

Dans un seconde définition, la martingale est une courroie utilisée pour limiter l’élévation de la tête du cheval. La tentation, dans un contexte et un environnement de plus en plus aléatoire, est de se focaliser sur une technique idéale ou de pratiquer la politique de l’autruche. A l’inverse il est salutaire pour les sociétés en recherche d’alternatives de prendre du recul et de la hauteur en s’inspirant de l’expérience de leurs partenaires, clients, fournisseurs et conseils.

S’appuyer sur l’expert-comptable

En tant qu’accompagnateur de startups comme de sociétés plus traditionnelles, il est très enrichissant d’échanger sur les réussites et les échecs de ces différentes organisations. L’adaptabilité, la capacité de pivot et d’innovation des startups sont inspirantes/inquiétantes/jalousées par leurs aînées. En revanche, les ressources et les facilités nées de l’expérience, les process et la tradition peuvent parfois leur faire défaut. Au-delà de son rôle maitrisé de garant de la conformité, l’expert-comptable a la confiance du dirigeant. Il peut lui faire bénéficier de sa capacité de dialogue avec les différentes directions de l’entreprise (notamment financière et SI).

Les échecs des unes font le succès des autres

Ainsi, les startups ont tendance à privilégier le business model par opposition au business plan. Les sociétés classiques ont généralement l’approche inverse. Les deux peuvent et doivent coexister. Les leviers digitaux impliquent pour chacun de maîtriser l’évolution du business model et les enjeux financiers. En complément, la maîtrise du back office, souvent mise au second plan par les startups, viendra faciliter cette hyper croissance tant recherchée. En l’absence d’une martingale miracle, l’expert-comptable peut apporter l’éclairage de plusieurs approches et de leurs échecs et succès rencontrés.

Je finirai sur la troisième acception de la martingale : sur les catamarans légers, il s’agit d’une pièce permettant de répartir les efforts du poids du mât sur les coques. La transformation digitale n’est pas une recette miracle et ne doit pas isoler le dirigeant ou limiter sa vision: il faut viser un équilibrage de l’humain et l’outil en s’inspirant des différents écosystèmes.


Le Journal des entreprises - avril 2017 - Rubrique le conseil aux dirigeants

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