Dans une Europe où les ambitions en matière de durabilité sont de plus en plus remises en question, la biodiversité se distingue comme un domaine où les entreprises peuvent se démarquer par leur vision et leur créativité. Alors que l'action climatique a longtemps dominé l'agenda ESG, la nature entre désormais sous les projecteurs, non plus seulement comme une préoccupation morale, mais comme un enjeu stratégique.
Mais soyons clairs : le climat et la nature ne sont pas des enjeux séparés. Ils sont profondément liés. Traiter l’un sans l’autre risque d’engendrer des bénéfices à court terme qui se transformeront en pertes sur le long terme. Par exemple, certaines stratégies d’atténuation du changement climatique comme des infrastructures d’énergie renouvelable à grande échelle ou des monocultures destinées aux biocarburants peuvent, sans le vouloir, nuire aux écosystèmes, perturber les habitats et accélérer la perte de biodiversité. À l’inverse, protéger et restaurer la nature peut renforcer la résilience climatique, réguler les cycles du carbone et atténuer les risques que les événements naturels sévères font peser sur les communautés.
Le rapport de l’EFRAG State of Play 2025 confirme ce basculement stratégique. Parmi les entreprises rapportant selon les ESRS, environ 30 % ont divulgué des indicateurs de biodiversité, avec en moyenne quatre indicateurs par entreprise. Cela inclut également des entreprises qui ne considèrent pas encore la biodiversité comme matériel : signe que la prise de conscience dépasse la simple conformité réglementaire. Les secteurs ayant l’impact le plus direct sur les écosystèmes donnent le rythme en matière de reporting sur la biodiversité, la construction (60 %), l’électricité et le gaz (62 %) et l’immobilier (64 %) publient des indicateurs ciblés. Au niveau national, les taux de divulgation sont nettement plus élevés en France (49 %), en Suède (44 %) et aux Pays-Bas (39 %) que dans d’autres pays comme l’Italie (18 %) ou l’Allemagne (23 %).
Au-delà des chiffres, un paysage de pratiques fragmentées mais prometteuses se dessine. Les entreprises explorent des indicateurs de biodiversité spécifiques à chaque entité, allant du nombre d’espèces menacées présentes sur les sites opérationnels à la surface d’habitats restaurés ou à la part des investissements dans les zones sensibles pour la biodiversité. Ces indicateurs sont souvent adaptés au contexte local et ne se regroupent pas facilement en catégories uniformes. C’est précisément là l’enjeu : la biodiversité est spécifique aux sites et intimement liée à l’empreinte de chaque entreprise.
Le leadership se manifeste par l’action, non par la perfection
Le paysage politique évolue, et c’est précisément pourquoi avancer ou commencer maintenant importe plus que jamais. La perte de biodiversité s’accélère et avec elle les risques pour les chaînes d’approvisionnement, les opérations et les communautés. Alors que la nature constitue simultanément une source d’innovation, de création de valeur et un fondement de stabilité à long terme.
Il n’existe pas une unique méthode et il ne s’agit pas d’avoir toutes les réponses. Il s’agit de partir de ce que vous savez, d’agir avec les moyens dont vous disposez et de mener les actions là où elles comptent le plus pour la nature et pour votre organisation.
Les entreprises abordent la biodiversité par des indicateurs adaptés, des partenariats et, de plus en plus, par des formats créatifs et engageants qui rendent le sujet plus accessible. Des outils collaboratifs et des ateliers aux expériences immersives et ludiques, de nouvelles méthodes d’apprentissage accessibles à tous émergent.
Dans cette optique, RSM Sustainability lance un nouveau jeu interactif conçu pour stimuler la réflexion stratégique sur la manière dont les entreprises peuvent générer un impact positif sur la biodiversité. Restez à l’écoute.