Comment la diversité et l'inclusion sont cruciales à la réussite des entreprises
Aujourd'hui, les évolutions dans le domaine du développement durable se succèdent à un rythme effréné et différents cadres de reporting non financier sont établis à l'échelle régionale et mondiale. Bien que cela évoque collectivement des images de parcs éoliens, de panneaux solaires ou de centres de recyclage, les rapports sur la durabilité ne se limitent pas à la divulgation d'informations sur une myriade de sujets liés à l'environnement. À mesure que les nouvelles normes et réglementations dans le domaine de l'ESG (environnement, social et gouvernance) attirent l'attention sur le pilier social - ou le "S" d'ESG - le marché suit.
L'égalité entre les hommes et les femmes est une composante importante du pilier social et un sujet qui a fait l'objet de nombreuses réflexions et réglementations ces dernières années.
Bien que l'égalité des genres et l'égalité des chances aient été entérinées par le droit national et international, la réalité montre que la vie professionnelle des femmes est encore entachée de différentes formes de préjugés et de discrimination. L'une de ces inégalités frappantes est la sous-représentation des femmes aux postes de décision.
L'argument commercial en faveur de la diversité
C'est dans ce contexte que la Belgique est devenue l'un des premiers pays au monde à établir un quota de 33% minimum de personnes du genre sous-représenté au sein du conseil d'administration. Cette loi dite de quota de genre doit être révisée par le parlement cette année. En outre, la directive européenne « Women on Boards » - qui exige que, dans chaque société cotée dans l'UE, au moins 40% des postes d'administrateurs non exécutifs soient attribués au genre sous-représenté - doit être transposée dans le droit national avant décembre 2024.
Ces quotas n'ont pas manqué leur objectif. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur les quotas de genre en 2011, le nombre de femmes siégeant dans les conseils d'administration en Belgique a triplé.
Il s'agit non seulement d'un coup de pouce à l'égalité des genres, mais aussi d'une source importante d'avantages concurrentiels :
- Un éventail plus large d'idées et de perspectives favorise la créativité et l'innovation. Favoriser une meilleure compréhension des besoins des clients, promouvoir la création de produits et de services meilleurs et mieux adaptés et, en fin de compte, améliorer les performances sur le marché : la diversité est cruciale pour la réussite des entreprises.
- Des stratégies solides en matière de diversité et d'inclusion sont également un ingrédient essentiel pour attirer et retenir les talents. Elles aident les entreprises à trouver et à garder les bonnes personnes pour assurer leur développement et leur réussite.
- Un conseil d'administration hétérogène peut être une démonstration importante de la responsabilité sociale de l’entreprise et ainsi améliorer la réputation de l'entreprise et renforcer la confiance des investisseurs.
Accès au capital
La diversité et l'égalité des chances au sein des organes d'administration, de gestion et de contrôle, et des travailleurs en général, sont de plus en plus considérées comme une composante des rapports et des performances en matière durabilité. C'est l'un des thèmes clés des principales normes de reporting non financier, telles que le GRI ("Global Reporting Initiative") et l'ESRS ("European Sustainability Reporting Standards").
À la suite du renforcement des exigences en matière de rapports, le marché évolue vers un système qui récompense les entreprises ayant mis en place des cadres solides pour favoriser la diversité et l'inclusion. En effet, à l'instar de l'évolution des performances environnementales, de solides performances sociales deviennent progressivement un facteur déterminant pour un accès plus favorable au capital.
Une approche belge des quotas de genre
Plus de diversité au niveau de la prise de décision entraîne plus d'innovation, plus de profits et une réduction plus rapide des émissions de CO2.
C'est dans cet esprit que le législateur belge va se pencher sur la question des quotas de femmes et l'approche qu'il adoptera n'est pas encore claire. Il peut se reposer sur ses lauriers et passer assez facilement de 33% à 40% de représentation féminine, ou choisir d'utiliser ces échéances réglementaires comme une opportunité pour s'adapter à l'évolution de la société et briser le plafond de verre là où il existe.
Ce qui est clair, en revanche, c'est que toutes les entreprises, dans tous les secteurs de l'économie, auront besoin de toute les capacités et de toute la créativité disponibles pour relever les défis liés à la durabilité qui les attendent.